La Cactus en Guadeloupe, louez la pour la tester

Le coup de poker est un exercice que la marque Citroën pratique de façon périodique, depuis des décennies. Après celui de la marque DS, voici la C4 Cactus et son air de jamais-vu. Si la séduction semble opérer auprès du grand public, qu'en sera-t-il après ce premier test sut la route ?

S’il est une ville en Europe où une toute nouvelle voiture a peu de chances de faire tourner les têtes, c’est bien en Guadeloupe, avec sa myriade de 4x4 pressés qui regardent les quatre-roues avec curiosité. Contre toute attente, ma C4 Cactus stationnée ce matin en ville semble susciter de l’intérêt, J'ai même vu un Cycliste s’arrêter et presser du doigt la protection latérale en plastique. Sait-il seulement que, bien que dégageant une apparence très "techno" ce véhicule n’existe pas en version hybride, et encore moins en électrique, mode de propulsion apprécié dans ce pays... La Citroën brouille de toute façon les cartes, puisqu'il ne s’agit pas d’un SUV (elle ne fait que 1,53 m de haut et ne propose pas de version 4x4) et qu'elle usurpe même son appellation de "C4”, étant plus courte de 17 cm (soit 4.16 m). Elle a juste pris le pari d'un style différent, associé à un large choix de combinaisons de couleurs. Si Citroën se lance dans une telle aventure, ce n’est pas par pur goût de la provoc, mais bien par obligation. En effet confrontée à une baisse régulière, d'année en année, de ses ventes de voitures “conventionnelles", la marque aux Chevrons doit impérativement séduire de nouveaux automobilistes, tout en mettant fm au chevauchement de ses modèles avec ceux de Peugeot.



Accéder à bord de cette finition Haute Shine surprend agréablement- Avec ses décorations en vrai métal satiné, ses coutures façon sellier, sa laque noire et son exécution soignée, la petite Citroën s'approprie quelques codes du premium. Réglable uniquement en hauteur, le volant lui-même cherche à Se différencier avec un léger méplat en partie supérieure, inutile mais pas gênant, ainsi que par son exécution bicolore.

Une nouvelle voiture avec un nouveau moteur

Animée par le récent 1.2 PureTech 110 Stop SiStart essence, dérivé du 130 ch de la Peugeot 308 la Cactus ne peut recevoir que la boîte manuelle à cinq vitesses. Discret à bas régime et ne vibrant pas, ce trois-cylindres turbo déplace la Citroën en ville dans un réel confort que parachèvent des sièges accueillants et une suspension tout aussi souple que bien filtrée. Plein de couple (205 Nm à 1500 tr/mn), il accélère avec vigueur dans un grondement "sifflant" typique des trois-cylindres, mais avec une sonorité qui n’est pas envahissante. Les 110 chevaux permettraient même à qui le désire d’adopter un rythme tonique, si toutefois le roulis dans les virages, l’absence de poignées de maintien et, surtout, un étagement très long de la boîte n'étaient là pour l'en dissuader

De toute manière, la conduite cool est la philosophie de cette auto, et plus encore si vous opter pour la boîte robotisée ETG6 associée au diesel, que vous aurez l’occasion d'essayer durant vos vacances en Guadeloupe. Pour constater, hélas, que ladite boîte robotisée conserve des défauts.

Quelques défauts mineurs ne gâchent pas le tableau d’une voiture qui fait tout pour rendre la vie agréable à ses occupants - si vous avez déjà louer ou conduit une Peugeot 308- arrivera ultérieurement, sans plus de précisions de la part de Citroën. À noter que l’absence de levier de vitesse liée à la boite ETG6 autorise la présence d'une “banquette" d'un seul tenant, dont le constructeur n'est pas peu fier. L'avantage est purement esthétique, pas question de s'asseoir à trois à l’avant mais elle permet aussi à madame de poser son sac à main contre elle, une fois l’accoudoir relevé dans le dossier.

En attendant, quand vous êtes perdu en Guadeloupe, votre index parcourt dans tous
les sens l'écran tactile de 7 pouces, lequel est de série dès la version de base, contrairement au GPS (à clé 3G). Toutes les commandes passent par la tablette, y compris celle du chauffage. L’absence de boutons qui en résulte apporte, certes, beaucoup de pureté au design de la planche de bord. Néanmoins, l'utilisation de l'écran mobilise aussi l’attention du conducteur. Prudence...

Si, à l’avant, les occupants se sentent bien, très bien même, c'est un peu moins le cas à l’arrière. Non que l'habitabilité, pas très éloignée de celle d’une C4 (à l’empattement voisin, soit environ 2,60 m), sort insuffisante, mais du fait de vitres à simples compas. Cela fait partie des fonctionnalités sacrifiées sur l'autel des économies, "L’absence de vitres descendantes nous a autorisé une économie de poids et d'argent, mais aussi une liberté dans le dessin extérieur, ainsi que l'implantation de vastes rangements dans les contre-portes", justifie Anne Ruthmann, la chef de projet.